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La Rumination, ou l'Art de s'Auto Détruire à Petit Feu - La Rumination en MTC

  • Photo du rédacteur: Jessica
    Jessica
  • 6 juil. 2024
  • 5 min de lecture

Un art bien troublant et bien triste que celui de la rumination, et dans lequel pourtant, en tant qu'humain, nous excellons trop souvent !  Rumination en MTC


La rumination en MTC - shiatsu Marseille

 

J'ai rencontré il y a peu un ami de longue date, que je n'avais pas vu depuis plusieurs mois. J'ai été choquée par son apparence physique, la dégradation de son corps, les marques sur son visage, son teint, son allure, son aura. J'ai aussi été troublé par ses soucis de santé qu'il semble s'enchaîner violemment. 

Mais j'ai surtout été engendré par son discours, cette histoire qu'il se raconte en boucle depuis maintenant des années et qui, cela ne fait aucun doute à mes yeux, est en grande partie responsable de sa mauvaise santé. 

 

Car voyez-vous cet ami, je le connais bien, et je sais faire la part des choses entre les soucis de santé qui sont les siens depuis longtemps et qui jouent un rôle actif sur son vieillissement anticipé, et cette autre cause, qui accélère encore la détérioration, à la fois de son corps et de son esprit : ses pensées ! 

 

Personnellement, je suis la pro des pensées obsessionnelles ! Ou plutôt, je l'étais… Jusqu'à ce que je sente mon corps manifester son ras le bol, et que deux ou trois synchronicités viennent me donner un gros et alarmant STOP !


La pensée obsessionnelle, la rumination, le ressassement des idées et des expériences de vie, autrement dit, les histoires que l'on se raconte en boucle et dans lesquelles on s'enferme, sont plus souvent qu'on ne le croit la cause de notre mauvaise santé ! 


En MTC, cela nous est expliqué très logiquement : la rumination épuise l'organe de la rate. La rate produit le sang, le Ki et régule le métabolisme. Elle est une sorte de pivot, de point de départ (comme le rein) au bon fonctionnement des autres organes et tissus du corps. Si le rythme est surchargé par l'énergie d'un mental agité et obsessionnel, cela a de lourdes conséquences sur notre corps : stagnation du Ki dans le corps et donc mauvaise circulation des énergies ; abaissement du transport et de la transformation entraînant une accumulation des déchets métaboliques ; épuisement de l'énergie vitale, perturbation de l'équilibre émotionnel… 

 

Mais au-delà de cette explication ce que j'observe aussi, c'est comment la psyché humaine est douce pour nous enfermer dans nos propres histoires ! 


Car cet ami, qui a certes vécu des expériences difficiles voire traumatisantes, a décidé de s'y accrocher sur le long terme. Comment ? En répétant son histoire à l'infini, à toutes les sauces, à tout le monde. 


Loin de moi l'envie de le juger, et vous connaissez ma capacité de compassion et de compréhension. Bien sûr, je sais comment fonctionnent ces mécanismes qui s'installent en nous, je sais comment les traumatismes fragilisent notre équilibre émotionnel et notre système nerveux, je sais aussi comment les blessures et les maladies peuvent nous détourner de nos ressources intérieures, ralentir notre faculté à évoluer et guérir.

 

Mais je vois aussi à quel point le fait de ressasser son histoire est nocif, toxique pour notre corps. 

 

Quand nous vivons une expérience blessante ou traumatisante, nous avons plusieurs choix : 

 

  • L'accueillir pour ce qu'elle est, se laisser traverser par l'émotion qu'elle crée en nous, puis trouver des solutions, du soutien, un accompagnement pour transcender l'expérience (libération, acceptation, guérison). 

 

  • Ni le sentiment, ni l'émotion, ni l'ignorer, ne pas « s'écouter », continuer coûte que coûte, forcer la tête baissée, mettre son focus ailleurs pour survivre.

 

  • La ressasser, la raconter encore et encore, l'analyser sous tous les angles, la ruminer et s'enfermer dans. 

 

Dans la première version, le corps et l'esprit s'enfoncent et se transmutent, l'expérience reste une expérience, et le sujet ne s'y identifie pas d'avantage.

Il reste une personne ayant vécu une expérience douloureuse.

 

Dans la deuxième version, l'esprit se sent préservé de la douleur, mais le foie et l'estomac subissent la violence que l'on n'a pas pris le temps de digérer, créant des blocages et des stagnations dans le corps, fragilisant la digestion et déséquilibrant l'organisme physique et le fonctionnement psychique.

 

Dans la troisième, l'esprit s'embourbe, le taux s'épuise mais aussi, le sujet et l'expérience se confondent : l'identité du sujet évolue, teintée de cette nouvelle expérience. Il en devient totalement dépendant. Il utilise des termes non plus pour qualifier l'expérience mais pour se qualifier lui-même. Son expérience devient son histoire, histoire dans laquelle il se noie totalement.


Une fois ce processus mis en place, il devient très difficile pour la personne de se déplacer vers un autre point de vue, de faire de l'espace dans sa vie pour envisager une évolution ou d'observer la situation de façon factuelle. 


Se raconter une histoire peut prendre plusieurs formes :

(ci-dessous de vrais exemples entendus)

 

On peut s'identifier à l'expérience et en faire une réalité active et prolongée

« Je suis une victime de manipulation, c'est une entreprise infinie » 

 Identification du sujet et cristallisation dans le corps qui empêche d'appréhender toute évolution

Pourrait être

« Je m'aperçois que mon ex est un manipulateur dont j'ai été la victime durant 

5 ans » 

Avec la possibilité de digérer l'info et de s'en guérir progressivement 

 

On peut fermer les possibilités d'évolution en utilisant des mots

 concluants et définitifs

« je n'ai jamais de temps pour moi, c'est comme ça et je n'ai pas d'alternative car ma vie est surchargée » 

Quotidien emprisonné dans une pensée cadencée.

Pourrait être

« Je souhaite faire évoluer mon quotidien pour avoir plus de temps pour moi » On porte sa conscience sur son envie de faire bouger les choses et on pose l'intention de s'ouvrir aux possibilités d'action

 

 

On peut aussi décider de s'identifier au traumatisme plutôt qu'à l'étape de réparation

« J'ai été abandonnée à la naissance » 

Réalité pleine de lourdeur et d'une fatalité difficile à dépasser, sclérosante pour la personne qui s'identifie à l'abandon et à ses conséquences : peurs du rejet, sentiment d'appartenance difficile, difficulté à trouver sa place, insécurité émotionnelle et affective

Pourrait être

« J'ai été adopté à 6 mois » 

Réalité qui coexiste avec la première et qui met l'accent sur le sentiment d'avoir été accueilli et choisi, donc d'être digne d'amour et d'affection.


Comme nous pouvons le constater, se raconter des histoires souffrantes en boucle, c'est à dire se répéter au quotidien la douleur qu'une situation a pu nous faire ressentir, crée une réalité sclérosante qui nous maintient dans l'inconfort. Il est quasi impossible de ce point de vue de s'ouvrir aux possibilités d'évolution ou de libération . Cela nous maintient enfermés, parfois durant des mois, des années, dans un schéma de pensées qui nous emprisonne dans des rôles de victimes qui sont peut-être aujourd'hui révolus !


Et si changer son discours intérieur n'est pas toujours facile, ce qui l'est davantage c'est de faire attention aux paroles que l'on utilise au quotidien et à voix haute pour parler de soi !


Changer notre discours, notre manière de nous présenter aux autres, faire évoluer nos pensées, se laisser le temps de les digérer plutôt que de les ressasser, nous assurer une vie plus saine, dans un corps capable de mieux se réguler psychiquement, et de mieux se régénérer physiquement !


ALORS ESSAYONS DU MIEUX QUE NOUS LE POUVONS D'APAISER NOS PENSÉES, ET D'AJUSTER NOS DISCOURS AFIN QUE LES HISTOIRES QUE L'ON SE RACONTE SENT ÉVOLUTIFS ET MOUVANTES À L'IMAGE DU VIVANT ET DE SON POTENTIEL DE RÉPARATION.

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